Actualité du droit naturel. De la vitalité des doctrines aux impensés du droit positif

Université Paris-Est Créteil

sous la direction de Grégory Bligh et Nicolas Sild, 12 février 2021.

 

A titre préliminaire, je rappelle l’objectif de la recherche dont j’essaye ici de rendre compte : il s’agit de manière générale de s’intéresser aux relations complexes entre cosmopolitisme et droit naturel et, plus spécifiquement, de s’interroger sur l’impact possible de l’Anthropocène sur ce que l’on pourrait appeler le « programme moderne du cosmopolitisme ». En quoi est-ce que l’Anthropocène nous amène nécessairement à reformuler le cosmopolitisme ?

Je vais essayer de me concentrer sur quelques points clés qui n’ont pas été abordés dans la vidéo et pour ce faire je vais concentrer l’essentiel de mon propos sur les deux dernières parties de mon exposé : premièrement, en quoi est-ce que l’Anthropocène remet en cause le cosmopolitisme tel qu’il a été conçu par la philosophie moderne, et en particulier par Kant ? Deuxièmement, quelles sont les pistes de reformulation ?

Mais au préalable je vais tout de même rappeler rapidement, en guise d’introduction, le point de départ de la démonstration, ce qui m’oblige évidemment à simplifier à l’excès des questions excessivement compliquées.

Avant cela trois précisions, la première sur le vocabulaire, la deuxième sur les concepts et la terminologie, la troisième sur le champ d’étude. Sur le vocabulaire dans cette d’étude j’utilise le terme de « naturel » pour désigner tous les vivants sur la Terre, en reprenant un sens un peu ancien de ce mot – « vieilli ou plaisant » selon le dictionnaire de l’Académie française – à savoir la personne « qui est originaire du pays, de la région où elle vit. Les naturels de la contrée, de cette contrée. » Les « naturels » de la Terre, ce sont tous les vivants qui peuplent la Terre, inclus l’être humain1.

Pour ce qui est du champ de recherche, je ne traiterai ici que du rapport entre cosmopolitisme et Anthropocène – et donc du problème qui résulte de l’intervention de l’être humain par la technique dans la biosphère – mais ce faisant je laisse de côté la problématique de l’intervention de l’être humain sur sa propre nature, pour créer une techno-nature à partir de lui-même – et donc je ne traite pas des problématiques liées à la bioéthique ou au transhumanisme, qui me paraissent poser des questions distinctes.

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Vidéo complémentaire du texte écrit :